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Les « influenceurs » sous influence, les dangers qui nous guettent !

Après mon partage de l’article publié par « Le Monde Afrique » titré
« Les “influenceurs” africains ne servent à rien : que les jeunes fassent de la politique ! », je pensais ne plus avoir à parler. Je pensais que l’article était assez clair. Malheureusement, je  me rends compte à mon grand désarroi que l’article du confrère n’a pas été compris.

Mon cher ainé Israël Guébo fait partie des personnes qui, à mon humble avis, n’ont pas compris le message de Hamidou Anne. Loin de moi l’idée de m’ériger en donneur de leçons. Je propose toutefois qu’on parte dans le fond du sujet de Hamidou Anne.

Dans son billet il le dit clairement : « l’urgence en Afrique est politique. La mission qui échoit à la jeunesse est celle d’une participation citoyenne qui dépasse le seul cadre de la contestation ou de la sublimation du moi sur Internet »

Israël aurait voulu que Hamidou nuance ses propos.  Je dois pour ma part avouer qu’à sa place, je serais allé plus que lui ! Dommage, je ne suis pas lui ! Car, à la vérité des faits, le chroniqueur du Monde s’indigne de voir que comme toujours, l’Occident et singulièrement  la France nous enfarine avec un faux rêve, celui  de l’entreprenariat numérique et des mises en avant de soi même au moyens de mots « cools » :  e-réputation ; coaching ; influenceurs et patati et patata….

Tu trouves réducteur, de limiter le terme influenceur à une conception purement « marketing ».  Moi je trouve que c’est très justifié. Je  ne vois d’ailleurs aucun mal au fait qu’il ne nuance pas ses propos. De 2010 à 2013, nous avons vu passer les hastags #CIVSOCIAL , #DramePlateau, et au passage les arrestations de Cyriac Gbogbou et de Mohamed Diaby. Mais qu’est-ce qui a avancé concrètement en Côte d’Ivoire ?

Cette jeunesse qui avait des idéaux, des rêves plein les yeux a commencé peu à peu à s’accoquiner avec les politiques. A goûter à l’ivresse du luxe et de la luxure. Elle a très vite oublié qu’elle avait des valeurs.

Cette jeunesse, que dis-je, ceux qu’on appelle aujourd’hui des « influenceurs », en tout cas en Côte d’Ivoire, à quoi servent-ils vraiment à part être des panneaux publicitaires ambulants ?  C’est cruel, mais c’est le nom que je leur trouve. Car à l’instant où les marques toquent à la porte des influenceurs , ils perdent toute morale et probité. Nous devenons presque tous sans réflexion aucune des hommes ou des femmes sandwich pour des marques à la recherche de repère et de positionnement. Si c’est ça que tu appelles « influenceurs », Israël je suis désolé. Pour moi, j’appelle cela du ‘’ DJELIBAYA 2.0’’. Au départ, c’est par passion que nous avons pris la parole sur le net et eu une certaine célébrité. Nous avons commencé à « monétiser » cette célébrité – ce qui n’est pas mauvais en soi. Mais quand on commence à compter sur tel annonceur ou tel politicien pour payer nos loyers, la corruption n’est pas loin. On peut se retrouver très vite à défendre l’indéfendable parce qu’on a gagné un « contrat » de relations publiques en ligne. On peut être récupéré par le système et devenir un de ses anges gardiens 2.0.

Ce que Hamidou Anne veut dire, ou nous donne l’occasion de dire, c’est qu’on devrait remettre le politique, la conscience politique et sociale donc, au centre du jeu. Ici, lorsqu’il parle de politique, il ne parle pas de politique politicienne, comme tu peux le penser. Mais de politique publique et sociale. Cette politique qui influence le numérique, qui va permettre, par exemple, à des entrepreneurs d’avoir du crédit facilement dans une banque.

Il faut qu’ensemble, on décide de parler d’une seule et unique voix, pour que les revenus soient équitablement répartis, pour que les dépenses publiques soient surveillées, pour que la corruption soit traquée, et que les entreprises soient plus « citoyennes ». Arrêtons d’être des instruments. Soyons de vrais leaders pour l’Afrique de demain, de l’Afrique qui choisit pour elle et non qui reçoit des autres.

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